L’an 1720, la peste partie de Marseille dévasta le pays provençal.
A Rognes, la communauté épargnée par ce mal, édifia une chapelle en l’honneur de Saint-Denis, saint patron du village.
Les habitants fermèrent toutes les portes du rempart ceinturant la ville, pour empêcher la propagation du terrible fléau.
Saint Denis est toujours honoré dans notre village, à l’occasion de sa Fête en octobre, et l’on distribue au sortir de la messe de petits pains à l’anis.
Une première chapelle consacrée à saint Denis, patron de Rognes fut construite entre 1567 et 1590 dans la rue Droite, sur un bien privé donné en 1564. Des fouilles entreprises par Guiral Almès ont permis d’en restituer le plan très simple, une nef unique nord/sud, non voûtée mais recouverte d’une charpente. Vers 1610, la chapelle est remise à la confrérie des Pénitents Blancs qui la détiendront jusqu’à la Révolution. Fortement endommagée par le tremblement de terre de 1909, elle fut rasée, quelques vestiges sont encore visibles.
Le contexte épidémique de la grande Peste de 1720 donna naissance à une seconde chapelle de Saint-Denis qui prit place sur le chemin d’Aix, à l’entrée de la bourgade. Sur les instances du vicaire de Rognes, Jean Melchior Alphéran, il fut décidé de construire cet édifice pour la sauvegarde des Rognens face au fléau qui ravageait la Provence. Débutée fin 1720, la construction s’étala sur plusieurs années. La chapelle orientée nord-ouest, sud-est comporte une nef unique, pourvue de fenêtres hautes et se terminant par une abside circulaire dont la voûte fut restaurée en 1877. La façade plate est couronnée d’un clocher arcade encadré de volutes qui, à l’origine, devait se terminer par un fronton brisé avec une croix en pierre. Les quatre coins de la toiture étaient ornés d’urnes, détruites à la Révolution, elles furent remplacées par la suite. Devant la chapelle, fut dressée une croix en pierre. Le campanile actuel orné d’une croix toute simple date de 1971.
(Association Les Amis du Patrimoine)
